UN SAMEDI CULte!!


Histoire de fêter en grande pompe la sortie de l'excellent et incontournable ouvrage consacré à notre Brigitte nationale, je vous propose une très jolie version HDTV de Parties Fines de Gérard Kikoïne, le film qui la propulsa au sommet!!

Je vous conseille vivement d'acheter ce magnifique livre...





Tout sur le projet à lire sur cette page!



PARTIES FINES
HDTV
AKA Indécences 1930 / Education of the Baroness


France / 1977
Scénario et réalisation: Gérard Kikoïne
Musique : Ted Scotto
Photographie : Jean-Jacques Renon
Montage : Gérard Kikoïne
Avec : Brigitte Lahaie, Patrice Chéron, Alban Ceray, Sylvie Dessartre, Maude Carolle, Jack Gatteau, Michèle d'Agro...






"Une dame aujourd’hui âgée raconte ses souvenirs de domestique dans une famille aristocratique, dans les années 30. L’arrivée impromptue de son frère et d’un camarade sema la pagaille dans la belle organisation de la famille, dont les fantaisies sexuelles étaient jusqu’alors tenues bien cachées..."






Ou comment Kikoïne se fait la main en réalisant une date dans l'histoire du "film d'amour" (l'expression est de lui) hexagonal.


Tourné en version sot et hard, en onze jours pour la somme de 380 000 francs, dans l'appartement entièrement réaménagé de La Surprise, le court-métrage spécialement réalisé par Patrice Chappuis pour Ciné-claque, Partie Fines réussit le périlleux assemblage du rituel SM en costumes et d'une irrévérence fable sociale rappelant, sur un mode mineur, Les Bonnes de Jean Genet et Désiré de Sacha Guitry.


Derrière un glacis de luxe et d'apparente honorabilité, la progression dans l'humiliation, d'abord non souhaitée, par la baronne, va la conduire finalement à accepter (du moins on le suppose) ses désirs comme une affirmation de soi. 


Tout le contraire du baron qui ne trouve dans les vexations infligées par sa maîtresse qu'un exutoire tarifé à sa position sociale, économique et morale: "Je n'aime que l'argent. Et aussi les petites filles, pour les enculer. Je ne l'ai fait qu'aux colonies où j'ai fait mon service militaire. Mais ça me manque. Et puis c'étaient des négresses." Ces lignes de dialogues ne passeraient même plus aujourd'hui le niveau de l'intention.


Qu'on se rassure, si la première mouture du scénario existait sous une forme extrêmement intellectualisée et précieuse, elle fut pour être adaptable en hard tout en conservant l'élégance de ton et une certaine ironie. La verve anarchisante du réalisateur s'épanouit librement au travers des saynètes qui, pour être souvent satiriques voire grinçantes, n'en sont que plus furieusement bandulatoires. Telle la discussion culinaire et politique à double sens du début, centré autour de "l'oignon", ou le traitement draconien infligé au baron par Miléna, qui, avec son jodhpurs, ses bottes et son fouet, ressemble à une illustration de Carlo


Le film est d'autant plus passionnant que se précise déjà un style qui fera école: soin extrême apporté à la photo par François About, qui nimbe de pastel chaud les séquences chez la baronne et en parallèle rend plus impérieuses, plus froides, les scènes tragi-comiques chez la dominatrice (joli pastiche de la littérature flagellante en vogue dans les années 30); la constante d'un certain féminisme fustigeant la veulerie et un net penchant pour le grotesque et les situations insolites (le frère, génialement campé par Gatteau, est un accordéoniste à demi aveugle) qui se traduit déjà parfois par l'usage du grand angulaire et par l'appoint de bruitages (clochers, corbeaux) plutôt inusités dans le genre, comme cet accordéon-musette "hors champ" qui scande la cuisante sodomie -doublée hélas- d'une Brigitte Lahaie calamistrée dont c'est le premier grand rôle. Elle n'arbore plus ce léger embonpoint des débuts, mais une taille à ravir et une chute de reins dont la soyeuse rotondité est le succulent rappel d'une poitrine devenue légendaire.


On sait que le film fut écrit pour Gatteau mais, indiscutablement, tous les comédiens sont excellents: Alban en philosophe des faubourgs; Chéron suintant au possible; et le mot de la fin n'ira pas, comme il se devrait, à la gouailleuse bonniche - qui mime l'allure d'Arletty/Madeleine dans Désiré - mais à son antithèse fantasmatique, cette sombre et superbe fleur de dentelle et de chevreau glacé qu'est Sylvie Dessartre.



Quelques anecdotes:
Pour sa sodomie, Brigitte Lahaie fut doublée par Claudia Zante.
Patrice Chéron, qui était mannequin, fut doublé dans les plans hard par Alain Plumey.
Le tournage eut lieu (le salon, la salle à manger) dans l'appartement de Jacques Séguéla situé au coin de l'avenue Paul Doumer et du Trocadero.
On assiste au tournage du film dans jouir où l'on peut entendre chanter Jack Gatteau.

(Edgard Baltzer in Le Dictionnaire des films français pornographies et érotiques, p. 748/749)



(merci à 80school pour le up originel)






COMPLÉMENT DE PROGRAMME
(pour tous ceux qui, comme moi, 
sont passés à côté de ce merveilleux vinyle)


FACE A:

 Perversion D'une Jeune Mariée
A1 Le Journal Intime De Marie-Christine 3:32
Autostoppeuses En Chaleur
A2 Denise Se Fait Prendre En Stop 5:56
Parties De Chasse En Sologne
A3 Chassez Le Naturel... 2:47
Esclaves Sexuels Sur Catalogue
A4 Brigitte, Femme Libérée 1:50
Nuits Brûlantes
A5 Fièvres Nocturnes Pour Marianne 1:14
A6 Marianne, La Grande Jouisseuse 1:17

FACE B:

La Rabatteuse
B1 La Comtesse Se Dévergonde 3:44
B2 Plaisir Partagé D'une Rencontre Impromptue 1:27
B3 Jocelyne Et L'hôtesse S'envoient En L'air 3:02
B4 L'ouvreuse Fait Son Cinéma 4:04
B5 Disco Symphonie En Rut Majeur 4:14



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