LE SAMEDI, C'EST PERMIS!!


Publicitaire, graphiste, photographe, Armand Weston, malgré sa courte filmographie, est sans nul doute un des auteurs les plus intéressant de sa génération. La quasi totalité de ses films (X en tous cas) sont aujourd'hui considérés comme des classiques (Expose me, lovely, adaptation coquine de La dame du lac, ou du très sombre Defiance of good -que Throma avait proposé chez lui en son temps- pour ne citer qu'eux). Weston sera par ailleurs un des premiers réalisateur à tourner en vidéo (Blue Voodoo en 1984).

Avant son The Nesting (aka Retour vers le cauchemar, 1984), c'est donc Take Off, relecture salace du Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde que je vous propose de (re)découvrir en ce samedi!
Vous connaissez évidemment tous Le portrait de Dorian Gray. Certains connaissent sans doute également la brillante adaptation cinématographique d'Albert Lewin en 1945. 

C'est donc en 1978 qu'Armand Weston a l'idée amusante de l'adapter à nouveau mais sous l'angle sexuel cette fois-ci.   
Le rêve de l'éternelle jeunesse et le désir d'être toujours sexuellement performant forment le thème principal de ce conte pornographique.

Nous sommes dans les années 70. Une séduisante jeune femme fait la connaissance d'un certain Darin Blue  qui lui fait une étrange confession. Il lui raconte son histoire, celle d'un personnage qui a traversé sans le moindre dommage physique cinquante années de sexe, de débauche et de stupre. Le film aurait pu s'intituler « Le porno de Dorian Gray », puisque le portrait est en effet ici remplacé par un petit film muet 8mm en noir et blanc.
Traversant le siècle en forniquant, Darin Blue va garder son apparence de jeune homme pendant que son image sur le film de ses ébats avec sa fiancée au début des années 20, va vieillir à sa place.

Une superbe reconstitution des différentes époques, magnifiée par la photographie de João Fernandes, une bande son particulièrement soignée,  des dialogues piquants, bien écrits et bien joués, on se surprend parfois à oublier que nous sommes dans un porno… !

 Je vous laisse maintenant (re)découvrir le chant du cygne de Weston, récompensé à maintes reprises, et qui égale les plus belles œuvres de Radley Metzger ou de Gerard Damiano.






La présentation du film par Didier Philippe-Gérard (alias Michel Barny):


Le thème de l'éternelle jeunesse ou de l'immortalité a souvent été décliné au cinéma : Horizons perdus de Frank Capra, Le Fantôme du Paradis de Brian de Palma ou Highlander de Russell Mulcahy font partie des exemples les plus célèbres.
L'originalité de l'adaptation d'Armand Weston dans Take Off aura été de transposer la jeunesse physique en potentiel physique, en l'occurrence, les performances sexuelles du personnage. Darin Blue traverse les décennies avec un appétit qui ne se dément pas. Mais l'amour dans tout cela ? La pirouette finale où Darin retrouve Henrietta (la célèbre Georgina Spelvin de Devil in Miss Jones) nous réconcilie avec la happy end hollywoodienne.  
Clins d'oeils et citations foisonnent. Il est amusant d'essayer d'identifier les acteurs célèbres qui sont évoqués dans ce film : Jean Harlow, Lauren Bacall, Clarke Gable,  Humphrey Bogart, Marlon Brando, David Niven, pour ne citer que ceux là,  sont au rendez-vous de cet hommage aux légendes du cinéma américain
Leslie Bovee, toujours aussi ravissante et sexy, campe à merveille celle que Darin Blue a choisi pour lui succéder. Car, n'en doutons pas, le fait que leurs ébats soient filmés, en vidéo cette fois-ci, nous montre clairement que l'immortalité lui appartient désormais.
Impossible de ne pas citer au passage Annette Heaven, la comédienne la plus glamour du hard américain qui fait une superbe performance en réplique d'Ingrid Bergman dans Casablanca. 
Les connaisseurs auront reconnu au passage Vanessa del Rio en naïade lascive au bord de la piscine qui, bien que n'étant étrangement pas créditée au générique, fait une apparition, furtive certes, mais des plus remarquables !
Puisque nous en sommes au petit jeu des : "Avez-vous reconnu ? " peut-être aurez-vous identifié la voix du gros barman dans la parodie de Casablanca... ou du père de famille dans la séquence hippie ? Il s'agit de celle de Francis Lax, la voix française de Tom Selleck dans Magnum et de David Soul, le Hutch de Starsky et Hutch…




TAKE OFF  
(VF)


États-Unis / 1978
Réalisation : Armand Weston
Scénario : Armand Weston et Daria Price, d'après Oscar Wilde
Production : Robert Sumner et Armand Weston
Musique : Elephant's Memory
Photographie :
João Fernandes

 Montage : Arthur D. Marks
Avec : Wade Nichols, Georgina Spelvin, George Spencer, Rayman Sharque, Brigette Lynne, Dick Carballo, Clea Carson, Annette Haven, Bill Nunnery, Ursula Austin, Holly Woodlawn, Susaye London...






SI VOUS AVEZ MANQUÉ LE DÉBUT : "Une séduisante jeune femme fait la connaissance d'un certain Darin Blue  qui lui fait une étrange confession. Il lui raconte son histoire, celle d'un personnage qui a traversé sans le moindre dommage physique cinquante années de sexe, de débauche et de stupre..."






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